Accueil » Parcours Pottecher » Parcours Pottecher panneau n°7
Maurice Pottecher ramena d’Athènes une pierre du Théâtre de Dionysos et la fit sceller dans le muret d’avant-scène de son théâtre. La référence au théâtre antique est fondatrice pour celui qui réfléchissait à un renouveau de l’art dramatique (nourri aussi de sa lecture de Michelet et de ses conversations avec l’ami Romain Rolland). A défaut du soleil de Grèce, c’est au contact de la forêt que le théâtre trouvera ici sa régénérescence, loin des futilités de la capitale, au milieu d’une simple clairière, au plus près de la vraie Nature, sur laquelle s’ouvre la scène. Son obsession d’une salle où tous les spectateurs seraient démocratiquement placés face à la scène, réunis dans une même communion de pensée et d’émotion, doit aussi sûrement à l’influence du temple wagnérien de Bayreuth et son immense amphithéâtre.
Le Théâtre du Peuple a été bâti par ajustements successifs, grâce au savoir faire des artisans locaux. C’est en 1924 qu’il trouve sensiblement sa forme actuelle : une immense grange au plafond en coque de bateau renversé ; une vaste scène, chapeautée d’une haute cage permettant les jeux de décor, et fermée au fond par de lourdes portes coulissantes ; une salle légèrement pentue avec ses bancs parallèles, et ses « tribunes » surélevées au fond. Et le simple bois de sapin, partout.
Propriété privée, le Théâtre du Peuple (classé Monument historique depuis 1976) a été racheté par l’Etat en 2005, ce qui a permis d’importants travaux de mises aux normes et d’apports techniques (respectant totalement l’aspect original du lieu). Il abrite durant toute l’année une équipe permanente réduite. Et c’est en été que le Théâtre déborde d’activité pour offrir aux spectateurs les plaisirs de la création théâtrale, sous la devise toujours vivante de Maurice Pottecher (inscrite au fronton du cadre de scène) : » Par l’art, pour l’humanité « .
Jean Pottecher, fils de Maurice et « Tante Camm », pacifiste convaincu et ami de Jaurès, refusa de prendre les armes quand éclata la Première Guerre mondiale : c’est comme infirmier qu’il s’engagea et qu’il connût l’enfer des tranchées. Il trouva la mort près de Château-Thierry, le 25 juillet 1918. Inconsolable, Maurice Pottecher publia peu après sa correspondance avec lui, Lettres d’un fils et un témoignage poignant sur l’horreur de la guerre, Un d’eux nommé Jean.
« J‘ai vu disparaître en lui…tout ce que je pus sentir jadis de bon et de beau en moi-même, mais à l’état de rêves, et que je voyais se prolonger et s’épanouir en lui, avec combien plus d’éclat et de puissance, pour y mûrir en actions. »(Citations de Maurice Pottecher dans le livre « Un d’eux nommé Jean » qu’il dédie a son fils, 1926.)
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